La philatélie, bien plus qu’un simple loisir, est un voyage dans le temps et à travers les cultures. Chaque timbre est une capsule historique, un fragment de mémoire nationale et parfois mondiale. Parmi ces témoins silencieux, certains racontent de véritables épopées. C’est le cas de ce timbre brésilien émis le 4 août 1970, une date qui résonne encore dans le cœur des amateurs de football comme des collectionneurs. Ce timbre ne célèbre pas seulement une victoire sportive, il incarne un moment de fierté collective, un sommet de la culture brésilienne projeté sur la scène internationale. Il nous invite à revivre un instant d’histoire, celui où le Brésil s’est élevé au rang de légende du football mondial.

Émis quelques semaines après la fin du Mondial, ce timbre brésilien du 4 août 1970 frappe immédiatement par son esthétique audacieuse et symbolique. Il arbore les couleurs de la suède qui semble évoquer la victoire de 1958 qui fut la première du Brésil, là ou Pelé a marqué l’histoire. Au centre de ce timbre, une silhouette victorieuse, celle de Bellini, bras levé, brandit le trophée de la Coupe du Monde, la fameuse Coupe Jules Rimet. Les inscriptions, en portugais, rappelle que le Brésil venait de remporter son troisième titre mondial après ceux de 1958 et 1962. Ce timbre ne célèbre pas uniquement une victoire : il marque l’aboutissement d’un cycle glorieux, une décennie dorée du football brésilien.

Bien que Bellini n’ait pas joué en 1970, l’émission de ce timbre à son effigie peut être vue comme un hommage à sa contribution au football brésilien et à la culture de la "Sélection" qui, en 1970, était au sommet de sa gloire après la victoire triomphale au Mexique. L’équipe de 1970 a été vue comme une continuation du travail accompli par les générations précédentes, notamment celle de 1958, dans laquelle Bellini avait joué un rôle clé. Bellini n'était pas seulement un joueur crucial en défense, mais il incarnait aussi la solidité et l’organisation de l'équipe brésilienne des années 1950. Son rôle de capitaine lors de la Coupe du Monde de 1958 a marqué son nom dans l’histoire du football, car c’est lui qui a mené l’équipe à la victoire contre la Suède (5-2) et a soulevé le trophée Jules Rimet.

Après cette victoire, il est devenu un symbole de l’héritage de la "Sélection" et de la grandeur du football brésilien.

Le Mondial de 1970, organisé au Mexique, est souvent considéré comme la plus belle Coupe du Monde de l’histoire. Ce fut la première à être diffusée en couleurs à la télévision, ce qui a permis aux images du Brésil flamboyant de Pelé de faire le tour du globe. L’équipe brésilienne, dirigée par Mário Zagallo, elle-même composée de génies du ballon, a émerveillé les amateurs de football par son style offensif, fluide et créatif. Le Brésil a remporté le tournoi en battant l’Italie 4-1 en finale, une victoire éclatante qui leur permit de conserver définitivement la Coupe Jules Rimet. Ce sacre consacrait le Brésil comme la première nation à remporter trois titres mondiaux, et hissait Pelé au rang de dieu vivant du football, seul joueur à avoir remporté trois Coupes du Monde.

Le timbre du 4 août 1970 fait partie d’une série émise par les bureaux de poste brésiliens pour commémorer la victoire brésilienne au Mexique. Cette série, composée de plusieurs timbres et documents philatéliques, avait une double fonction : celle de célébrer un exploit sportif unanimement salué, et celle de nourrir le prestige du régime militaire en place, désireux d’associer son image à celle de l’excellence sportive. Le design des timbres, souvent très stylisé, mêlait éléments graphiques modernes et symboles patriotiques. L’émission philatélique de 1970 visait aussi un public international, désireux de collectionner des souvenirs de cette édition mythique de la Coupe du Monde. En ce sens, le timbre devient un vecteur diplomatique autant qu’un objet de collection : il incarne l’orgueil national, tout en exportant l’image d’un Brésil fort, joyeux et victorieux. Dans les décennies suivantes, ces timbres sont devenus prisés par les philatélistes spécialisés dans les thèmes du sport, des grandes compétitions internationales, ou de l’histoire politique par le biais des timbres.

Parmi les artistes les plus marquants de la philatélie brésilienne du 20e siècle figure Waldemiro Puntar, graveur et designer de talent, dont l’œuvre a marqué durablement le paysage postal du pays. Né au Brésil, Puntar est formé aux arts graphiques et entre à la Casa da Moeda do Brasil — l’imprimerie nationale — où il se spécialise dans la conception et la gravure de timbres-poste. En 1970, c’est à lui qu’est confiée la tâche emblématique d’illustrer la victoire historique du Brésil à la Coupe du monde de football au Mexique. Les trois timbres qu’il crée pour l’occasion ne se contentent pas de commémorer un événement sportif : ils capturent l’élan d’un peuple, la beauté du geste footballistique, et l’aura presque mythologique des héros nationaux comme Pelé ou Garrincha. Grâce à une composition dynamique et une palette vive, Puntar insuffle à ces timbres une énergie qui dépasse le cadre philatélique. Son approche, à mi-chemin entre réalisme populaire et modernisme graphique, révèle une vision de la philatélie comme art accessible, porteur de mémoire et d’émotion collective. Ces œuvres restent aujourd’hui des pièces incontournables pour les collectionneurs et les passionnés d’histoire postale brésilienne.

Quand on évoque la Coupe du monde de 1970, un nom surgit instantanément : Pelé. À 29 ans, l’attaquant brésilien est déjà une légende vivante, mais ce tournoi va sceller définitivement son statut d’icône mondiale du football. C’est sa troisième Coupe du monde, après les victoires de 1958 et 1962, et sa dernière sous les couleurs de la Sélection. Au Mexique, Pelé ne se contente pas de jouer : il règne. Il marque quatre buts, dont un en finale contre l’Italie, d’un coup de tête magistral qui ouvre le score. Mais au-delà des chiffres, c’est par sa vision du jeu, ses passes lumineuses, sa créativité et son charisme qu’il marque les esprits. Il orchestre le jeu avec élégance, inspirant ses coéquipiers dans une équipe considérée comme l’une des plus belles de tous les temps.

Ce triomphe au stade Azteca, sous le soleil brûlant de Mexico, le 21 juin 1970, fait de lui le premier et seul joueur de l’histoire à avoir remporté trois Coupes du monde. À la fin du match, il est porté en triomphe, levant les bras au ciel dans une image devenue immortelle. Ce moment dépasse le sport : Pelé devient un symbole planétaire, celui d’un Brésil triomphant, d’un football joyeux, et d’un homme qui, né dans la pauvreté, est devenu roi. Le roi Pelé

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